Après plus de 50 années d’actions pour améliorer le bien-être des animaux d’élevage, une nouvelle page du travail mené par CIWF s’ouvre. Les crises climatiques, sanitaires et de la biodiversité auxquelles nous sommes actuellement confrontés nous conduisent à cette conclusion : il est nécessaire de repenser nos systèmes alimentaires.
RETHINKING FOOD
La stabilité de notre planète est menacée, et notre système alimentaire connaît un échec dû en grande partie à notre dépendance à l’élevage intensif. L’impératif de changement devant lequel nous trouvons offre aux entreprises de l’agroalimentaire une occasion unique de participer à la genèse d’une dynamique durable et respectueuse des individus, de la planète et des animaux. Ensemble, nous avons ouvert de nouvelles voies pour améliorer chaque année l’existence de plus de deux milliards d’animaux : aujourd’hui, continuons sur cette lancée ! Le travail mené par l’équipe agroalimentaire de CIWF en partenariat avec les entreprises du secteur présente un potentiel formidable pour construire de nouveaux systèmes alimentairesplus durables, notamment en fixant des objectifs de réduction de notre dépendance vis-à-vis des protéines animales et en investissant dans des pratiques plus respectueuses du bien-être animal ainsi que dans l’agriculture régénératrice.
Notre approche
CIWF fait évoluer son programme d’accompagnement des entreprises agroalimentaires afin de participer à la création de systèmes agricoles et alimentaires durables, résilients, et plus respectueux des individus, de la planète et des animaux.
Grâce à une collaboration approfondie entre les différentes parties prenantes, à des interventions clés et à des outils pratiques, nous aiderons votre entreprise à évaluer son modèle actuel, à identifier ses axes d’action prioritaires, à élaborer son argumentaire pour le changement et à définir des stratégies adaptées à l’avenir.
Ces stratégies vous permettront à terme de réduire votre dépendance à l’élevage intensif, mais aussi de rééquilibrer la part de protéines animales dans votre offre.
Notre équipe d’experts vous aidera à évaluer vos avancées, à garantir un plus haut niveau de bien-être animal dans vos approvisionnements et à rester pertinents vis-à-vis de vos clients dont les attentes et les choix évoluent rapidement, préservant ainsi votre rentabilité, votre performance sur les marchés ainsi que la réputation de votre marque.
Il s’agit d’une période exaltante pour les acteurs de l’industrie agroalimentaire qui, au travers de l’innovation et de l’investissement, peuvent jouer un rôle de premier ordre dans la transition vers un système alimentaire résilient à l’échelle de la planète.
L’être humain menace la stabilité de la planète... Nous devons de toute urgence redéfinir notre système alimentaire et initier une transition vers un régime de santé planétaire pour tous.
Prof. Johan Rockström (Stockholm Resilience Centre), à l’occasion de son intervention durant l’événement virtuel organisé par EAT et par la fondation Rockefeller (24 juin 2020).1
La recherche scientifique soutient l’appel lancé en faveur de l’introduction urgente de changements structurels dans notre façon de produire et de consommer notre nourriture, et ce, au bénéfice de notre propre santé, du climat et de l’environnement. Pour surmonter les difficultés associées à une production suffisante d’une nourriture sûre et nutritive, et ce, dans le respect du cadre imposé par les neuf limites planétaires, nous n’avons d’autre choix que de transformer notre système alimentaire.2
Source : J. Lokrantz/Azote d'après Steffen et al. 2015.
En 2015, quatre des neuf limites planétairesavaient déjà été dépassées en conséquence de l’activité humaine (le changement climatique, l’érosion de l’intégrité de la biosphère [biodiversité], les changements d’utilisation des sols et la perturbation des cycles biogéochimiques [de l’azote et du phosphore, due notamment à l’agriculture industrielle]).
Sans un nouveau système alimentaire, nous ne serons pas en mesure de faire face à la crise sanitaire mondiale, d’atteindre les Objectifs de Développement Durable de l'ONU ou encore de réaliser ceux définis dans l’Accord de Paris sur le climat ou encore dans la Convention sur la diversité biologique, tout en répondant aux besoins d’une population croissante, dont on estime qu’elle approchera les 10 milliards d’individus d’ici 2050.
Il serait effectivement bénéfique, tant pour le climat que pour la santé humaine, que les individus de nombreux pays développés consomment moins de viande, et que les responsables politiques mettent en place les mesures d’incitation appropriées à cet effet.
Hans-Otto Pörtner, écologiste, co-président du Groupe de travail II du GIEC (Conséquences, adaptation et vulnérabilité)
L'échec de notre système alimentaire
Jusqu’à présent, la sous-nutrition et l’obésité ont été présentées comme des antipodes respectivement associés à la sous- ou à la surconsommation de calories. En réalité, ces deux phénomènes procèdent des mêmes systèmes alimentaires déséquilibrés et inéquitables.
Prof. Boyd Swinburn, Université d’Auckland, co-président de la Commission Lancet sur l’obésité33
En dépit d’années d’investissements et d’efforts de recherche de plus en plus conséquents, et malgré les avancées technologiques auxquelles ceux-ci ont donné lieu, notre système alimentaire présente encore aujourd'hui d'importantes lacunes.
À l’heure actuelle, plus de 820 millions de personnes ne mangent pas à leur faim, et ce, alors que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) évalue le gaspillage alimentaire mondial à quelque 1,3 milliard de tonnes de nourriture comestible par an (FAO, 2016).4
Il faut également prendre en compte l'alimentation avec des cultures comestibles par l’homme (céréales, soja ou palmiers à huile) des animaux de l’élevage intensif, qui les convertissent ensuite en viande, en lait et en œufs (avec un taux de conversion des protéines allant de 4 % pour le bœuf à 25 % pour les œufs)5. Par ailleurs, près d’un cinquième des poissons sauvages pêchés dans le monde sont destinés à être transformés en farines et en huiles, principalement en pour l’alimentation des poissons d’élevage. Ces processus engendrent le gaspillage d’une quantité de nourriture suffisante pour nourrir quatre milliards de personnes, autrement dit, la moitié des êtres humains vivant actuellement sur la planète.
Parallèlement à cela, deux milliards d’hommes, de femmes et d’enfants sont en surpoids ou obèses7, et les régimes déséquilibrés sont responsables de davantage de décès que n’importe quel autre facteur de risque8. La surconsommation de viande, de produits laitiers et d’œufs dans les régions développées dépasse à la fois les recommandations nutritionnelles et les nouvelles directives du régime de santé planétaire (EAT-Lancet).
Les Nations unies ont signalé en 2016 que la production alimentaire, lorsqu’elle n’est pas soumise à des principes de gestion durable, constitue une cause majeure de la perte de biodiversité et de la pollution de l’air, de l’eau douce et des océans, ainsi qu’une source prépondérante de la dégradation des sols et des émissions de gaz à effet de serre9. La manière dont nous produisons notre nourriture contribue également à accentuer la résistance des pathogènes aux antimicrobiens10 ainsi que le développement de maladies non transmissibles, émergentes ou d’origine alimentaire. Ces systèmes de production favorisent par ailleurs la dégradation des conditions de travail et l’apparition d’une vulnérabilité économique associée à la diminution des marges chez les fournisseurs d’intrants, les transformateurs et les distributeurs. Enfin, ils sont synonymes de pratiques peu respectueuses du bien-être animal.
Impact de l'élevage intensif
L’urgence climatique, environnementale et sanitaire à laquelle nous sommes confrontés est provoquée par de multiples facteurs, et notamment par l’élevage intensif.
Des problématiques telles que le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et la santé publique peuvent trouver des solutions communes dans le remplacement de l’agriculture intensive par des systèmes régénératifs plaçant le bien-être animal au cœur de leur fonctionnement. Les sections ci-dessous vous apporteront davantage d’informations sur l’impact de l’élevage intensif.
Les individus
Les régimes alimentaires déséquilibrés associant la consommation de produits ultra- transformés surdosés en sucre, en sel et en graisses saturées à une consommation inadéquate de fruits et de légumes frais sont reconnus comme étant la plus grande cause de maladie à l’échelle mondiale. De plus, la surconsommation de viande rouge et de viande transformée favorise l’obésité, le diabète de type 2 ainsi que l’apparition de maladies cardiaques et de certains cancers.
On estime que deux milliards d’individus (soit près d’un quart de la population mondiale) souffrent d’une forme grave ou modérée d’insécurité alimentaire11, et ce, en dépit du fait que les calories produites actuellement pourraient permettre de nourrir plus de deux fois la population mondiale actuelle12.
Chaque année, près de 600 millions de maladies d’origine alimentaire principalement dues à la salmonelle, à Campylobacter et à E. Coli provoquent 420 000 décès13. En outre, l’intensification de l’agriculture est associée à 50 % des maladies zoonotiques apparues depuis 1940. La transmission zoonotique est responsable de trois maladies infectieuses nouvelles ou émergentes sur quatre chez l’être humain. Le SRAS, le virus Ebola et le VIH sont liés à la consommation et au contact étroit avec des animaux sauvages (respectivement civettes, chauves-souris et primates)
L’alimentation et les revenus d’environ un tiers de la population mondiale dépendent de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche ou encore de l'exploitation des forêts14. L’élevage intensif nuit aux moyens de subsistance de nombreuses communautés agricoles et est préjudiciable à l’emploi : en effet, l’agriculture intensive nécessite moins de main d’œuvre et entraîne une distribution inefficace des richesses ainsi qu’une dépendance à des intrants onéreux.
L’élevage intensif menace plusieurs limites planétaires, notamment le changement climatique, les cycles biogéochimiques (de l’azote et du phosphore), les changements d’utilisation des sols, la consommation d’eau douce et l’érosion de la biodiversité. Si nous voulons éviter que le dérèglement climatique atteigne des niveaux dangereux, tous les secteurs, y compris ceux de l’énergie et du transport, doivent réduire leurs émissions.
À l’heure actuelle, l’élevage intensif est responsable de 14,5 % des émissions mondiales anthropiques de gaz à effet de serre. Si nous ne transformons pas notre modèle de production alimentaire, dans lequel la consommation de produits d’origine animale connaît une croissance proportionnelle à celle de la population mondiale et des PIB, les émissions de gaz à effet de serre émanant du seul secteur agricole suffiraient à atteindre la limite de deux degrés Celsius du budget carbone d’ici 205015.
Une série d’études montre qu’une diminution conséquente et urgente de la consommation de viande et de produits laitiers est impérative pour permettre la réduction des émissions associées à l’alimentation et à l’élevage sous leurs niveaux actuels. Ces études démontrent également que la concrétisation des objectifs de l’Accord de Paris s’accompagnera nécessairement d’une transition vers des régimes alimentaires accordant une plus grande place aux produits d’origine végétale.
En outre, l’intensification de la production de cultures pour l’alimentation animale a accéléré la dégradation des terres et des sols : selon les Nations Unies, si nous ne modifions pas notre modèle, la productivité des sols de la planète ne s’étendra pas au-delà des soixante prochaines années.
Aujourd’hui, près d’un million d’espèces végétales et animales sont en voie d’extinction16, et l’élevage intensif est un facteur déterminant dans cette dégradation de la biodiversité17. L’augmentation de la consommation de produits animaux entraîne une expansion des terres cultivées privant la faune sauvage de ses habitats naturels et l’amenant à évoluer à proximité des zones d’activité humaine, ce qui constitue une opportunité parfaite de transmission des agents pathogènes, dont certains sont zoonotiques et représentent une menace de pandémie.
Les animaux et les poissons d’élevage sont des êtres sensibles capables de ressentir des émotions positives et négatives, et doivent à ce titre pouvoir bénéficier de bonnes conditions de vie dans leur environnement d’élevage. Il s’agit d’une responsabilité éthique et d’un impératif moral dans lequel nous avons tous un rôle à jouer.
La conception des systèmes d’élevage intensifs n’a accordé qu’une attention limitée aux besoins comportementaux des animaux. En résultent des systèmes reposant massivement sur la technologie, l’utilisation prophylactique des antibiotiques, une sélection génétique dépassant les limites physiologiques de l’animal et un modèle économique fondé sur des volumes importants et des marges faibles.
L’élevage intensif utilise en général des systèmes confinés et non-enrichis (cages, cases individuelles) ou bien des bâtiments/parcs avec des densités de chargement très élevées. Ces systèmes n’apportent pas ou peu d’éléments nécessaires au confort et à l’expression des comportements naturels des animaux, et reposent fréquemment sur la pratique de mutilations systématiques (par exemple, coupe de la queue des cochons) pour limiter les comportements anormaux causés par le stress.
Plus de 77 milliards d’animaux terrestres sont élevés chaque année pour la consommation, dont les deux tiers dans des systèmes intensifs. Selon les estimations, on abat chaque année entre 50 et 160 milliards de poissons d’élevage.
Si certaines régions du monde voient la transition vers des systèmes plus respectueux du bien-être animal se mettre en place (développement de l’élevage hors-cage pour les poules et les truies, amélioration des conditions d’élevage des poulets via le Better Chicken Commitment), d’autres sont au contraire témoin d’une accélération de l’intensification des procédés.
En dépit des preuves scientifiques issues de multiples domaines de recherche, les actions visant à mettre en place un système alimentaire sain et durable restent limitées. L’élevage intensif continue d’absorber d’importantes ressources (céréales et soja, notamment) afin de produire la nourriture destinée aux animaux. Les forêts sont détruites au profit de nouvelles terres cultivées, et l’intensification de la production agricole, fondée sur des monocultures ainsi que sur l’utilisation de substances agrochimiques, a conduit à une surexploitation et à une pollution des eaux souterraines et superficielles18, une dégradation des sols19, 20, une érosion de la biodiversité21 et une pollution de l’air22. Si les décideurs politiques reconnaissent la gravité des crises environnementales auxquelles nous sommes confrontés, nombre d’entre eux rechignent encore à admettre le rôle joué par l’élevage intensif dans leur déclenchement.
Le rapport de la Commission EAT-Lancet (2019) intitulé Alimentation, Planète, Santé a proposé la première analyse scientifique complète visant à mettre en place un régime alimentaire sain et durable et détaillant les changements nécessaires à la création d’un avenir durable sur le plan alimentaire. Le régime de référence de la Commission EAT-Lancet, également appelé « régime de santé planétaire », offre un cadre scientifique à une solution flexible qui permettrait de nourrir jusqu’à 10 milliards de personnes d’ici 2050, de limiter la hausse de la température mondiale à moins de deux degrés et de garantir aux êtres humains une santé optimale dans le respect de recommandations nutritionnelles, et ce, sans outrepasser les limites planétaires. Un tel régime peut également s’adapter aux exigences alimentaires, aux préférences personnelles et aux traditions culturelles.
Le régime de santé planétaire est un régime mondial de référence destiné aux adultes et symboliquement représenté par une assiette remplie pour moitié de fruits et de légumes, et pour autre moitié principalement de grains complets, de protéines végétales (fèves, lentilles, légumineuses, fruits à coques), d’huiles végétales insaturées, d’une quantité limitée de viande et de produits laitiers, de certains sucres ajoutés et de légumes riches en amidon.
Le 11 décembre 2020, CIWF a co-organisé un webinaire avec le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (UNEP) sur la plateforme Eat@Home. Les intervenants ont abordé la nécessité d'évoluer vers des régimes alimentaires plus sains et d'adopter une agriculture favorable à la nature et au bien-être animal afin de contribuer à la régénération et à la restauration de la biodiversité. Ces échanges préparent le Sommet sur les systèmes alimentaires 2021 de l'ONU, dans le cadre de la Décennie d'Action pour atteindre les Objectifs de Développement Durable.
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Le régime de santé planétaire représente un changement radical de nos habitudes de consommation, avec une réduction drastique de la part accordée aux protéines animales dans les pays développés, parallèlement à une augmentation conséquente de celle dédiée aux protéines végétales. Il est admis que la mise en place d’un tel régime se heurte à un certain nombre de difficultés dans les pays en voie de développement, difficultés nécessitant l’élaboration de stratégies locales alignées sur les recommandations nutritionnelles de la Commission EAT-Lancet en vue d’assurer un apport suffisant en protéines. Toutes les régions du monde, cependant, doivent augmenter leur consommation de légumes, de fruits, de légumineuses, de céréales complètes et de fruits à coques.
Outre cette réduction significative, CIWF et d’autres acteurs demandent expressément une transformation plus approfondie et tout aussi significative des systèmes de production. Tous les animaux d’élevage devraient évoluer dans des systèmes respectueux du bien-être animal, et il est essentiel d’effectuer une transition vers des pratiques agricoles plus régénératives.
LE CHANGEMENT EST POSSIBLE
Si notre système a su s’adapter aux pénuries alimentaires de la Seconde Guerre mondiale il y a plus de 75 ans, il peut encore aujourd’hui évoluer vers une version innovante, axée sur la technologie et respectueuse tant du bien-être animal que du climat. Notre système alimentaire doit impérativement évoluer.
Pour cela, il est capital de rééquilibrer notre apport en protéines en adoptant un régime diminuant la part des protéines animales au profit d’aliments d’origine végétale, notamment grâce à une plus grande consommation de fruits et de légumes. La réduction des niveaux de consommation de produits d’origine animale variera vraisemblablement selon les régions, comme l’indique le régime de santé planétaire de la Commission EAT-Lancet. Rééquilibrer le niveau élevé de consommation de protéines animales aux États-Unis, en Europe et dans d’autres régions à forte consommation est essentiel à la pérennité de notre système.
Les recommandations nutritionnelles de certains gouvernements (voire de certaines villes) appellent déjà à la réduction de la consommation de viande et recommandent de réduire la part des protéines animales, au profit de protéines végétales.
Bousculer nos habitudes en réduisant la consommation mondiale de protéines animales de 53 % d’ici 2050 et en basant l’alimentation desanimaux d’élevage sur le pâturage et les coproduits agricoles plutôt que de cultures comestibles par l’homme aurait les répercussions suivantes24.
18%
de réduction des émissions de GES
35%
de réduction de l'utilisation d'énergies non-renouvelables
9%
de réduction du taux mondial de déforestation
12%
de réduction du taux de dégradation des sols
26%
de réduction de l’utilisation des terres arables
22%
de réduction dans l'utilisation de pesticides
46%
de réduction de l'utilisation d'engrais azotés
40%
de réduction de l'utilisation d'engrais phosphatés
21%
de réduction de l'utilisation d'eau douce pour l'irrigation
Source : Schader C et al. 2015. Impacts of feeding less food-competing feedstuffs to livestock on global food system sustainability. J. R. Soc. Interface 12: 20150891. http://dx.doi.org/10.1098/rsif.2015.0891
Adopter des pratiques agricoles régénératives contribuera à amplifier ces impacts.
Le pouvoir des entreprises
Les décisions des entreprises de l’agroalimentaire sont d’une importance capitale pour faire face aux défis majeurs que présente l’alimentation d’une population grandissante dans le cadre de limites planétaires fixes, et ce d'autant plus lorsqu'elles sont prises rapidement. L’approvisionnement, les politiques tarifaires, le marketing ou encore le positionnement des produits (ciblage d’un public à grande échelle),… constituent autant de décisions caractérisées par un impact majeur sur la santé, sur l’ environnement et sur le bien-être animal à travers le monde.
Les entreprises leaders s’inspirent déjà de la nature et de la technologie pour répondre aux besoins croissants des consommateurs dans ce domaine.
De nouveaux produits d’origine végétale, et des suggestions innovantes de menu se développent rapidement dans toute l’industrie agroalimentaire, alors que les entreprises cherchent à développer leurs offres de protéines alternatives.
Elles sont également nombreuses à investir massivement dans l’amélioration du bien-être animal en adoptant des politiques hors-cage ou au travers d’initiatives telles que le Better Chicken Commitment.
Cependant, peu d’entreprises « remplacent » totalement les protéines d’origine animale.
Les sections ci-dessous vous apporteront davantage d’informations sur ce que font les entreprises dans ce domaine.
Ce que nous proposons
Le programme Rethinking Food vise à collaborer avec les entreprises leaders de l’agroalimentaire afin de développer un système alimentaire résilient, autrement dit, un système se détournant de l’agriculture industrielle et diminuant la part des produits d’origine animale au profit de procédés inclusifs et régénératifs donnant la part belle aux produits d’origine végétale, un système permettant de restaurer la nature et la biodiversité tout en satisfaisant aux besoins des individus et des animaux, et ce, dans le respect des limites imposées par notre planète.
Notre approche unique étudie des opportunités permettant d’améliorer de façon significative le bien-être animal et de rééquilibrer l’offre de protéines aux consommateurs afin de construire un système alimentaire adapté à l’avenir.
Où que vous en soyez dans votre démarche, CIWF a quelque chose à vous proposer :
Etude de cas
CIWF peut vous accompagner dans la construction des arguments en faveurs du changement en identifiant les leviers d’action vous permettant d’améliorer le bien-être animal et de rééquilibrer votre portefeuille de protéines, et ce, sans jamais perdre de vue les exigences spécifiques à votre entreprise.
Analyse
CIWF propose un service d’analyse des écarts appliqué à votre entreprise, afin de mesurer votre empreinte en protéines animales et vos standards de bien-être animal et d’identifier les domaines dans lesquels l’introduction de changements progressifs pourrait vous aider à rééquilibrer cette empreinte, tout en renforçant la résilience et la durabilité de votre chaîne d’approvisionnement.
Outils & cadre de travail
CIWF met à disposition des entreprises ses ressources les plus récentes et des outils qui vous aideront à évaluer votre impact en matière de bien-être animal et d’environnement ainsi qu’à définir un plan d’action adapté à vos besoins.
Bonnes pratiques
CIWF met en avant les actions mises en place par les entreprises dans ce domaine afin de susciter l’adhésion et la fidélité des consommateurs, pour vous inspirer et vous guider dans vos propres stratégies marketing.
Innovation
CIWF promeut les dernières innovations susceptibles d'apporter des solutions clés en main à votre entreprise dans des domaines tels que les pratiques d’élevage, le développement de produits et la communication.
Reporting
CIWF peut vous aider à développer un cadre de reporting pour vous mesurer vos progrès et votre impact sur le bien-être animal et sur l’environnement.
Reconnaissance
CIWF met à l'honneur à l’honneur les entreprises leaders dans ce domaine en leur décernant différents trophées, notamment le Trophée Planet Friendly et le Trophée Elevage et Alimentation durables
Accord international pour un système agricole et alimentaire durable
Si nous voulons atténuer la menace que notre système alimentaire fait actuellement peser sur les individus, la planète et les animaux, nous devons agir d'urgence au niveau mondial afin de mettre en place une initiative stratégique coordonnée à l’échelle internationale.
Sans cela, il ne sera pas possible d’atteindre les Objectifs de Développement Durable 2030, ni d’offrir à tous un régime alimentaire sain. Nous ne serons pas en mesure de mettre un terme à l’impact dévastateur de la production alimentaire sur la biodiversité et sur notre environnement, mettant ainsi en danger la vie telle que nous la connaissons pour les générations futures.
Pour CIWF, une action sur les systèmes alimentaires exercée dans le cadre des Nations Unies est tout aussi impérative qu’elle l’était concernant la question existentielle du changement climatique.
Un effort collectif
Nous cherchons des appuis afin de créer une dynamique en vue d’un nouvel accord international pour un système agricole et alimentaire durable (Global Agreement for Sustainable Food and Farming) et d’initier un changement de système alimentaire et en ouvrant la voie à l’agriculture régénérative. Un tel changement ne pourra être que collectif : pour qu’il se concrétise, nous lançons ainsi dans un programme de travail ambitieux, tant auprès des entreprises que des décideurs politiques.
Entreprises leaders
Nous appelons ainsi les entreprises à adhérer au Global Agreement on Sustainable Food and Farming afin de nous aider à sensibiliser sur ces sujets et à dessiner les contours des dialogues qui se tiendront lors des rencontres essentielles organisées à l’échelle internationale en 2021 et au-delà.
En 2021 se tiendront un certain nombre d’événements clés durant lesquels une action mondiale urgente sur les systèmes alimentaires pourrait être décidée, notamment :
la Conférence de la Convention sur la Biodiversité ;
le Sommet sur les systèmes alimentaires 2021 des Nations Unies ;
la COP26, la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques.
Le soutien des entreprises à la transformation du système alimentaire est essentiel. Ce sont elles qui initieront une grande partie des changements nécessaires ; ce sont d’ailleurs très souvent elles qui ouvrent la voie à des solutions durables.
La nécessité d’agir n’a jamais été aussi pressante. Les Nations Unies elles-mêmes ont tiré la sonnette d’alarme : l’humanité n’est pas en bonne voie pour atteindre les objectifs environnementaux clés, notamment en matière de changement climatique, d’érosion de la biodiversité, de pénurie d’eau, de ruissellement des nutriments en excès et de dégradation des sols.
Nous vous invitons à devenir l’une des premières entreprises à soutenir à ce nouveau Global Agreement on Sustainable Food and Farmingen le téléchargeant, en le signant puis en le retournant à l’adresse électronique indiquée dans l'en-tête.
Si vous souhaitez en savoir plus sur notre programme Rethinking Food, contactez notre équipe.
Références
Rockström, J. Stockholm Resilience Centre, speaking on 24 June 2020 at EAT and The Rockefeller Foundation’s virtual event https://www.youtube.com/watch?v=H--JgCgFec0&t=1s
Rockström, J., Steffen, W., Noone, K. et al. A safe operating space for humanity. Nature 461, 472–475 (2009) doi:10.1038/461472a
Quoted from an article by Sarah Bosely in The Guardian 28 January 2019 https://www.theguardian.com/society/2019/jan/27/food-industry-obesity-malnutrition-climate-change-report last viewed 31st July 2020
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