L’élevage intensif – le confinement d’animaux nourris au grain – est la plus grande cause de souffrance animale de la planète.
À elle seule, son ampleur – 98 milliards d’animaux élevés dans le monde, chiffre en constante augmentation – a des conséquences dévastatrices sur le bien-être animal : l’élevage intensif est la principale explication des urgences climatiques, environnementales et sanitaires auxquelles l’humanité fait aujourd’hui face.
L’impact de l’élevage intensif sur le bien-être animal

Des milliards de poulets, porcs, vaches, poissons sont enfermés dans des bâtiments, des cages, des parcs d’engraissement ou des enclos dans lesquels ils souffrent et ne peuvent pas exprimer leurs comportements naturels comme courir, construire un nid ou chercher de la nourriture, et ce, jusqu’à ce qu’ils soient transportés (souvent dans des conditions calamiteuses) vers leur lieu d’abattage.
Malgré l’amélioration des normes de bien-être dans certains pays, le nombre d’animaux (notamment les porcs et les poulets) endurant d’extrêmes souffrances dans des exploitations industrielles croît parallèlement à l’augmentation mondiale de la consommation de viande.
Dans les systèmes de production conventionnels :
- Élevés de façon à se développer anormalement vite et atteindre des tailles anormalement grandes, il est fréquent que les poulets de chair développent un éventail de problèmes de santé (boiteries, problèmes cardiaques, défaillance des organes, maladies musculaires, lésions aux pieds, systèmes immunitaires faibles) avant d’être abattus à seulement six semaines.
- Les poules pondeuses sont enfermées dans des cages qui limitent considérablement la possibilité pour elles d’exprimer leurs comportements naturels comme faire de l’exercice, prendre des bains de poussière, se percher et battre des ailes. Considérés comme inutiles, les poussins mâles nés de la filière pondeuse sont étouffés ou broyés vivants à l’âge d’un jour.
- Pendant des semaines (voire des mois), les porcs sont confinés dans des cases d’engraissement exiguës et les truies dans des cases individuelles étroites qui les empêchent de se retourner.
- Les vaches sont élevées dans de gigantesques méga-fermes laitières, souvent logées en bâtiment de façon permanente sans accès au pâturage naturel. Sélectionnées pour produire des quantités de lait anormales, elles sont exploitées tellement intensément qu’elles sont épuisées et abattues bien avant d’avoir atteint l’âge correspondant à leur espérance de vie naturelle.
- En Europe, plus de 100 millions de lapins sont enfermés dans des cages non enrichies, grillagées et surpeuplées, avec pour seul espace l’équivalent d’une feuille A4 par animal.
- Les poissons sont élevés dans des bassins surpeuplés, nourris de soja ou de poissons issus de la pêche, et mis à mort dans des conditions irrespectueuses du bien-être animal.
Enfermés dans des cages, confinés dans des environnements non enrichis, sans stimulation ou confort, ces animaux dotés de sensibilité sont privés de la possibilité d’exprimer leurs comportements les plus élémentaires. Pour les empêcher de développer des comportements agressifs face à la frustration et à leurs mauvaises conditions de vie, on leur inflige des mutilations telles que la caudectomie (porcs) ou l’épointage du bec (poules).
Les systèmes développés devraient offrir aux animaux la possibilité d’expérimenter la joie d’être en vie et leur permettre de connaître une fin digne, et non pas simplement viser de les préserver de la souffrance.
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Impact de l’élevage intensif sur la pollution, la déforestation et le changement climatique

L’élevage industriel est le principal facteur de la perte de la biodiversité, de la pollution, de la dégradation des sols, du déclin de la vie sauvage, de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre.
- Perte de la biodiversité : face à la destruction de la forêt vierge, de la savane et des pâturages, les populations moyennes de mammifères, d’oiseaux, de poissons, de reptiles et d’amphibiens ont chuté de 68 % en un peu plus de 50 ans.
- Pollution : l’élevage industriel peut être à l’origine d’une multitude de nombreux problèmes de pollution provoquant le morcellement, voire la destruction des habitats naturels. Les déchets des exploitations industrielles peuvent ruisseler dans les cours d’eau ; dans le pire des cas, cela peut créer de vastes « zones mortes » dans lesquelles peu d’espèces peuvent survivre. Une partie de l’azote deviendra gazeux et se transformera en ammoniaque, ce qui crée des problèmes tels que l’acidification de l’eau et la dégradation de la couche d’ozone.
- Dégradation des sols : l’agriculture industrielle joue un rôle considérable dans l’appauvrissement des sols. Les Nations unies nous ont mis en garde : à ce rythme, les sols de la planète pourraient cesser d’être productifs dans seulement 60 ans.
- Déclin de la vie sauvage : plus des deux tiers des espèces sauvages du monde ont disparu au cours des 50 dernières années, depuis l’adoption généralisée de l’élevage intensif. Les habitats de la faune sauvage (forêts, savanes) sont rasés pour cultiver le soja et l’huile de palme destinés à nourrir les animaux de l’élevage industriel et fournir des pâturages au bétail, ce qui précipite la disparition de nombreuses espèces. Les aliments des animaux de l’élevage intensif sont cultivés dans de vastes monocultures souvent noyées sous les engrais artificiels et les pesticides chimiques. De nombreux arbres, buissons, haies et fleurs sauvages sont détruits, et avec eux les graines et les insectes nécessaires à la survie des oiseaux, abeilles, chauves-souris et autres animaux sauvages.
- Déforestation : pour répondre à une demande toujours plus grande de viande issue de l’élevage intensif, d’immenses zones de forêt vierge amazonienne et d’autres parties du monde sont dévastées ; des forêts, prairies et savanes fragiles sont rasées pour laisser la place aux terres agricoles nécessaires à la production des aliments des animaux d’élevage comme le soja.
- Émissions de gaz à effet de serre : l’élevage est responsable de plus d’émissions de gaz à effet de serre que les vapeurs issues de la totalité des trains, avions et voitures circulant dans le monde entier. À l’heure actuelle, l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions mondiales anthropiques de gaz à effet de serre. Si nous ne transformons pas notre modèle de production alimentaire, dans lequel la consommation de viande et de produits laitiers connaît une croissance parallèle à celle de la population mondiale et des PIB, les émissions de gaz à effet de serre émanant du seul secteur agricole suffiraient à atteindre la limite de deux degrés Celsius du budget carbone d’ici 2050.
- Gaspillage alimentaire : le plus grand gaspillage alimentaire consiste à donner des variétés de cultures comestibles pour l’homme aux animaux de l’élevage industriel, lesquels les convertissent inefficacement en viande, lait et œufs. Près d’un cinquième de la pêche mondiale de poissons sauvages est transformé en farines et huiles de poisson, amplement utilisés pour nourrir les poissons d’élevage. Cela conduit au gaspillage d’une quantité de nourriture suffisante pour alimenter 4 milliards de personnes (soit la moitié de la population mondiale actuelle).
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L’impact de l’élevage intensif sur le santé : obésité, antibiorésistance et pandémies

En produisant de la viande, du lait et des œufs bon marché et de mauvaise qualité, l’élevage intensif altère notre santé et menace l’accès des individus à un régime alimentaire sain.
Deux milliards d’hommes, de femmes et d’enfants sont en surpoids ou obèses, et les régimes déséquilibrés sont responsables de davantage de décès que n’importe quel autre facteur de risque. La surconsommation de viande, de produits laitiers et d’œufs dans les régions développées dépasse à la fois les recommandations nutritionnelles et les nouvelles directives du régime de santé planétaire.
Selon le département de la santé et de l’aide sociale, l’obésité coûte aux hôpitaux britanniques du NHS près de 6,5 milliards de livres sterling par an et constitue la deuxième plus grande cause de cancers évitables. Seuls des changements drastiques de notre système alimentaire et notre alimentation pourront permettre de changer cela.
Près des trois quarts des antibiotiques du monde entier sont utilisés chez les animaux d’élevage, principalement pour contrer des maladies intrinsèquement associées à de mauvaises conditions d’élevage. Si nous ne reconsidérons pas nos pratiques, nous nous dirigeons vers une ère post-antibiotiques pour les animaux comme pour les humains, dans laquelle des maladies actuellement traitables recommenceront à tuer.
L’élevage intensif a considérablement altéré la qualité nutritionnelle de notre alimentation ; un bœuf ou un poulet élevé dans des conditions industrielles peut contenir jusqu’à deux fois plus de graisses saturées qu’un bœuf élevé en pâturage ou un poulet élevé en plein air.
L’élevage intensif représente également un risque majeur de pandémie. Les conditions de confinement et de surpopulation des animaux entassés dans des fermes industrielles offrent un terreau idéal pour de nouvelles souches de virus encore plus létales, ce qui alourdit la menace de futures pandémies. La grippe porcine et l’influenza aviaire, hautement pathogène, ne sont que deux exemples parmi d’autres.
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Au-delà de l’élevage intensif : un système alimentaire durable pour une planète saine

Nous ne pouvons pas continuer à multiplier le nombre d’animaux élevés dans des systèmes industriels si nous voulons un système alimentaire durable et une planète saine.
Nous devons produire notre alimentation différemment, manger beaucoup moins de viande et élever moins d’animaux. Les animaux doivent être élevés en harmonie avec l’environnement, dans des systèmes respectueux de la nature et régénératifs qui préservent la santé des sols et la biodiversité, respectent les ressources précieuses comme l’eau et permettent aux animaux d’avoir une expérience positive de la vie.
Nous pouvons mettre fin à l’élevage intensif en :
- adaptant nos systèmes et nos pratiques d’élevage, source de douleurs et de souffrances ;
- modifiant nos régimes alimentaires au bénéfice d’une plus grande consommation de produits d’origine végétale, et d’une consommation de viande moindre et de meilleure qualité ;
- repensant le système alimentaire sur des principes plus respectueux de l’environnement.
Nous travaillons avec tous les secteurs de l’industrie agroalimentaire, à qui nous proposons un ensemble d’outils et de services encourageant les améliorations en matière de bien-être des animaux d’élevage et soutenant la dynamique vers l’instauration de systèmes alimentaires durables et régénératifs. Découvrez comment vous pouvez transformer votre entreprise.
Nous croyons que la fin de l’élevage intensif permettra à des milliards d’animaux de vivre plus dignement, protégera la vie sauvage de l’extinction et laissera une planète digne d’être léguée à nos enfants.