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La sentience des poissons

Les poissons sont des animaux sensibles susceptibles d’éprouver de la douleur, du stress et de la peur mais aussi des émotions positives, capables de former des liens sociaux et pouvant faire preuve d’intelligence. Ce sont des créatures intelligentes et sensibles qui, comme de nombreux autres animaux, explorent, sociabilisent, chassent et jouent. Certaines espèces prennent soin de leurs petits et utilisent des outils comme le font les humains.

Aujourd’hui, un grand nombre de poissons est élevé de manière intensive dans des exploitations où les conditions ne répondent pas à leurs besoins élémentaires en matière de bien-être, et nombreux sont ceux qui meurent prématurément chaque année.

Qu'est-ce que l'aquaculture ?

Qu'est-ce que l'aquaculture ?

Qu'est-ce que l'aquaculture ?

L’aquaculture désigne le processus d’élevage contrôlé de produits de la mer (poissons, crustacés, mollusques et algues), destinés notamment à la consommation humaine. Parallèlement à une augmentation de la demande de produits de la mer, la technologie a rendu possible l’élevage des espèces de poissons communes dans des cages en mer situées dans les eaux marines côtières ou en haute mer.

Secteur de production alimentaire le plus prospère au monde, l’aquaculture éclipse petit à petit la pêche traditionnelle. Elle crée aujourd’hui une valeur annuelle supérieure à 263 milliards de dollars, et plus de la moitié des produits de la mer qui terminent dans nos assiettes sont issus de l’élevage, ce qui peut surprendre un grand nombre de consommateurs.

L’aquaculture en chiffres

En 2019, 56 % (FAOStat 2021) de tous les produits de la mer consommés dans le monde provenaient de structures aquacoles, chiffre qui pourrait continuer à augmenter (d’encore 32 %) étant donné le plateau atteint  par la pêche de poissons sauvages . En effet, la surpêche et certaines contraintes de nature biologique empêchent les poissons de se reproduire suffisamment vite pour assurer le renouvellement des populations, sans compter le changement climatique et les interventions humaines qui dégradent leur environnement et compliquent encore plus leur reproduction.

En aquaculture, il est fréquent de mesurer la production de poissons en tonnes plutôt qu’en nombre d’individus : ainsi, il est difficile d’estimer le nombre de poissons produits dans ce type d’infrastructures, en raison de la diversité des espèces élevées et de leurs différences de poids à la récolte. Toutefois, voici quelques estimations pour les trois principales espèces de poissons d’élevage en 2018 :

  • saumons atlantiques : jusqu’à 674 millions de poissons ;
  • bars européens : jusqu’à 955 millions de poissons ;
  • dorades royales : jusqu’à 1 035 millions de poissons.

Environ 109 milliards de poissons sont élevés chaque année, soit plus que toutes les autres espèces d’animaux d’élevage terrestres (66 milliards pour les poulets, 1,5 milliard pour les porcs, 588 millions pour les agneaux et 290 millions pour les bovins).

Expansion de l'aquaculture

L’augmentation de la demande de produits de la mer a non seulement entraîné une croissance rapide de l’élevage d’espèces de poissons communes (telles que le saumon ou le bar) mais a également conduit au développement de systèmes d’élevage destinés à d’autres espèces aquatiques comme le poulpe ou le thon. Cependant, les espèces n’ont pas toutes les mêmes besoins biologiques et comportementaux, et certaines ne sont pas adaptées à la vie en captivité.

close up of octopus underwater

La pieuvre, par exemple, est une espèce carnivore aux besoins comportementaux complexes. Son élevage n’est pas seulement préjudiciable à son bien-être, mais il accroît également la pression exercée sur les stocks de poissons sauvages pour le nourrir.

Dépendance à la pêche pour l’alimentation

huge catch net of herring

Dans l’aquaculture, de nombreuses espèces carnivores telles que le saumon sont nourries d’importants volumes de poissons sauvages sous la forme de farine ou d’huile de poisson. L’industrie des farines et huiles de poisson absorbe à elle seule 0,5 à 1 milliard des 0,79 à 2,3 milliards de poissons pêchés chaque année.

Plus de 78 % de la production de farine de poisson et 68 % de la production d’huile de poisson sont utilisés pour nourrir des animaux d’élevage, principalement des poissons. Contraire aux principes de durabilité, cette pratique provoque une crise mondiale de surpêche et le pillage des ressources alimentaires de nombreuses communautés locales et de la faune naturelle (notamment les oiseaux et les mammifères marins).

Certification

Il existe plusieurs organismes de certification aquacole dont l’objectif est de garantir une meilleure durabilité et la mise en place de bonnes pratiques.

Cependant, les normes des cinq principales certifications mondiales portant sur le poisson, à savoir Marine Stewardship Council (MSC), Aquaculture Stewardship Council (ASC), GlobalG.A.P., Friend of the Sea (FoS) et Best Aquaculture Practices (BAP), se concentrent principalement sur l’environnement, les droits humains, et pour MSC et FoS, sur la durabilité des stocks de poissons. Si ces aspects sont essentiels, des efforts sont nécessaires pour introduire des normes visant à protéger le bien-être de tous les poissons durant l’élevage, la récolte, le transport et l’abattage.

Bon nombre de ces certifications sont peu familières du concept de bien-être animal, bien que cette notion soit étroitement liée à celle de durabilité. Dans le cadre de notre campagne Parlons Poisson, CIWF a demandé expressément aux certifications de garantir des normes de bien-être adéquates pour les poissons.

Certaines d’entre elles commencent à réévaluer leurs cahiers des charges pour y intégrer des exigences en matière de bien-être ; mais il s’agit d’un processus lent et le bien-être des poissons y est intégré de manière limitée.

Principaux enjeux de bien-être animal en aquaculture

Principaux enjeux de bien-être animal en aquaculture

Etourdissement et abattage

Les poissons sont généralement abattus de façon irrespectueuse, et bon nombre d’entre eux endurent des morts lentes et douloureuses par asphyxie, immersion dans un mélange de glace et d’eau, exposition à du dioxyde de carbone ou saignée sans étourdissement préalable, entre autres.

Ces pratiques provoquent une douleur, une peur et une souffrance considérables souvent sur de longues durées. Par exemple, beaucoup de poissons restent conscients et souffrent pendant plusieurs minutes après la section de leurs branchies, le temps de l’exsanguination.

Des méthodes respectueuses d’abattage existent : par exemple, les poissons d’élevage britanniques et norvégiens sont généralement étourdis préalablement à l’abattage. Une telle pratique ne constitue toutefois pas une exigence réglementaire (et reste souvent mal mise en œuvre) : ainsi, des millions de poissons pourraient encore être abattus sans avoir été étourdis.

Pour éviter toute souffrance, CIWF recommande un étourdissement efficace des poissons les rendant instantanément insensibles et inconscients jusqu’à leur mort.

Ressources

CIWF recommande l'intégration des principes détaillés dans ce document pour la mise en place d'une politique de groupe sur l'abattage des poissons d'élevage.

Pour plus d'informations sur l'abattage des poissons d'élevage en Union Européenne (en anglais uniquement).

Fortes densités, qualité de l’eau et environnement d’élevage

Densités élevées

school of salmon in intensive farm pen

L’aquaculture industrielle repose sur la production d’un grand nombre de poissons dans des élevages (terrestres ou en mer) sous des densités élevées permettant une viabilité économique. Cependant, les fortes densités limitent l’espace disponible pour les poissons, ce qui modifie leur comportement et peut provoquer des agressions conduisant à des blessures et du stress. Cela peut également limiter les possibilités dont disposent les poissons dominés d’échapper aux poissons dominants, voire leur capacité à nager.

Qualité de l'eau

poor water quality in salmon fish farm

Les poissons élevés dessous des densités élevées ont besoin d’une eau plus oxygénée et produisent davantage de déjections pouvant affecter la qualité de l’eau.

Dans la nature, les poissons s’éloigneraient des masses d’eau de mauvaise qualité et de prolifération d’algues nuisibles, mais les conditions de confinement propres à l’aquaculture les contraignent à en subir les conséquences, notamment la dégradation de leurs branchies (lésions et obstruction) et les taux d’oxygène réduits, deux facteurs pouvant conduire à la suffocation.

Environnement d'élevage

Les systèmes d’élevage sans enrichissement, les cages et les bassinsne constituent pas des habitats acceptables pour offrir aux poissons d’élevage une bonne qualité de vie. Privés de toute forme de stimulation, les poissons ne peuvent que nager en rond, sans aucunobjectif. Il est néanmoins possible d’enrichir leur environnement pour leur apporter une plus grande complexité environnementale, et ainsi réduire leur stress et les comportements d’agression.

Les bars européens et les dorades royales, par exemple, ont l’habitude de fouiller les substrats pour se nourrir et de s’enfouir dans le sable afin de se cacher et de se reposer ; les salmonidés, quant à eux, se cachent dans les rochers pour se protéger des prédateurs et du mauvais temps.

Il est important que chaque espèce de poissons reçoivele type d’enrichissement adapté à chaque stade de vie, en quantité appropriée et positionnés de façon à réduire le stress et éviter les agressions.

Les normes des certifications ASC, GlobalG.A.P. et BAP ne possèdent pas d’exigence en matière d’enrichissement ; FoS a récemment mis à jour ses normes pour recommander l’apport d’un enrichissement structurel.

Les producteurs doivent garantir que les poissons soient élevés à des densités plus faibles, avec un enrichissement environnemental qui favorise leur bien-être physique et mental, leur apportant plus d’espace pour nager, réduisant leur stress et leur niveau d’agressivité et permettant une meilleure qualité de l’eau.

Ressources

Découvrez notre infographie sur l’enrichissement du milieu en aquaculture : Enrichissement du milieu en aquaculture

Consultez notre revue de la littérature scientifique: Environmental enrichment for fish in aquaculture (en anglais)

Découvrez la politique de MOWI en matière de bien-être des poissons, qui comprend un engagement en faveur de la réduction des densités d’élevage, de l’abattage respectueux et de l’enrichissement de l’environnement de tous les poissons

Blessures, maladies et traitements

Le manque d’espace dans les élevages peut être à l’origine d’agressions et de blessures, comme les morsures des nageoires par exemple. Il est également fréquent que les poissons se percutent entre eux ou s’éraflent le long des filets lorsqu’ils sont rassemblés pour le ramassage ou le tri, ou simplement lorsqu’ils réagissent à un facteur de stress externe (plongeur, prédateur ou toute procédure mise en œuvre dans l’exploitation, dont la distribution de l’alimentation).

Les poissons possèdent un système immunitaire non spécifique et très développé, formé des éléments constituant une première barrière : la peau (notamment la couche de mucus), la ligne latérale et les branchies. Toute blessure romprait ou supprimerait ces boucliers, ouvrant la voie aux agents pathogènes et aux infections d’un poisson déjà affaibli. De plus, les conditions de fortes densités caractéristiques des élevages aquacoles offrent un terreau particulièrement fertile à la propagation des maladies et contribuent à la transmission de maladies et de parasites entre les poissons.

Salmon in fish farm suffering lice infestation and missing an eye

Les infestations de poux de mer, par exemple, sont devenues communes dans l’aquaculture ; elles sont accélérées par les importantes densités d’élevage, qui favorisent la transmission rapide entre les populations de différentes fermes, voire à des salmonidés sauvages. Les poux de mer sont des parasites qui se nourrissent de la peau, du sang et des muqueuses des salmonidés provoquant de larges plaies ouvertes pouvant s’infecter et provoquer la mort.

Les poissons concernés doivent être traités pour garantir leur bien-être, mais des infections fulgurantes telles que celles-ci pourraient être évitées par l’adoption de meilleures pratiques. Malheureusement, bon nombre des stratégies actuellement mises en œuvre pour traiter les maladies ne tiennent non seulement pas compte du bien-être des poissons, mais sont par ailleurs nuisibles à l’environnement :

  • de nombreux traitements sont administrés en eau libre sous la forme de bains chimiques ou via la dispersion de médicaments dans l’eau, ce qui signifie que des produits chimiques se répandent autour des élevages et impactent d’autres poissons, la faune sauvage et l’environnement ;
  • certains traitements médicamenteux sont mélangés à la nourriture des poissons, mais les aliments non consommés finissent généralement au fond de la mer, entraînant des proliférations d’algues qui détériorent la faune et la flore locales ;
  • des antibiotiques sont souvent utilisés en routine pour combattre les maladies, ce qui contribue à l’augmentation de l’incroyable menace de l’antibiorésistance ;
  • dans le cas des poux de mer, les méthodes actuellement utilisées dans l’industrie du saumon incluent les bains chimiques, le thermolicer (choc thermique) et l’hydrolicer (nettoyage mécanique), traitements pouvant provoquer des blessures, du stress et à l’origine d’une importante mortalité ;
  • les « poissons nettoyeurs », qui se nourrissent des poux infestant les saumons, constituent un autre traitement répandu, mais leur bien-être est rarement pris en compte et ils souffrent d’une mauvaise santé et d’une importante mortalité.

Limiter la durée des jeûnes

Une pratique commune en aquaculture consiste à priver périodiquement les poissons de nourriture, particulièrement à l’occasion du transport et de l’abattage. Cela permet de vider leurs systèmes digestifs et contribue à maintenir une bonne qualité de l’eau durant le transport et à éviter la contamination par de la matière fécale au moment de l’abattage.

Le temps de jeûne nécessaire dépend des espèces et de la température de l’eau : 48 à 72 heures suffisent généralement pour vider les viscères de la plupart des poissons d’élevage. Pourtant, les certifications autorisent des jeûnes prolongés non nécessaires pouvant durer plusieurs semaines. Cela provoque une grande détresse, un affaiblissement des poissons et peut conduire à des agressions et de graves blessures.

Poissons d'élevage

Poissons d'élevage

Saumon atlantique 

salmon leaping up stream

Également désigné comme le « roi des poissons », le saumon (Salmo salar) est l’une des espèces de poissons les plus réputées en raison des images spectaculaires de migration en amontdes rivières pour la reproduction. Son cycle de vie est complexe : poisson anadrome, il peut vivre dans l’eau de mer comme dans l’eau douce. En milieu naturel, il naît en amont des rivières où il y passe les premières étapes de sa vie, avant de nager vers la mer où il devient adulte puis migre sur des distances incroyables pour se reproduire en amont des rivières.

Le saumon atlantique est une espèce à la fois robuste et délicate. Il peut voyager sur de longues distances, mais est également vulnérable au stress. Il aime l’eau relativement froide, propre et bien oxygénée, dans des rivières qui lui permettent de se déplacer facilement. On le trouve le long de la plupart des côtes européennes de l’Atlantique Nord, mais le réchauffement des eaux et la pression exercée par l’homme l’affectent de plus en plus et font décliner sa population. Pour en savoir plus sur le saumon, consultez cette infographie : Qui est le saumon ?

Le saumon en aquaculture

Le saumon atlantique est consommé partout dans le monde et représente l’une des principales espèces de poissons concernées par l’élevage. Il est majoritairement produit en Norvège, au Chili, en Écosse et au Canada, principalement dans des cages en mer. La production aquacole de saumon a augmenté d’environ 70 % depuis 2010, croissance qui devrait se poursuivre en raison de sa popularité chez les consommateurs.

Les maladies, les infestations de poux de mer et les traitements visant à y remédier sont à l’origine d’une importante mortalité chez les saumons d’élevage. Par exemple, l’Écosse et la Norvège ont fait état de pertes dues à la mortalité, s’élevant respectivement à 13,5 % et 15 % de leur production annuelle globale pour 2019.

Bar européen et dorade royale

Gilthead sea bream swimming underwater

Le bar européen (Dicentrarchus labrax) et la dorade royale (Sparus aurata) constituent une grande part du régime alimentaire méditerranéen, bien que nous les trouvionsdans les eaux s’étendant de la Méditerranée à l’Atlantique Nord et la mer du Nord. Ils vivent à proximité des côtes, et ont tendance à s’en éloigner durant les mois les plus froids pour chercher des eaux à température plus stable.

Le bar européen et la dorade royale ont des régimes alimentaires similaires et se nourrissent de petits crustacés, de mollusques et de vers. Grâce à leur bouche et leurs dents spécialisées, les dorades royales peuvent facilement écraser des coquilles et tendent par conséquent à manger plus de crustacés et de mollusques, agrémentés d’algues et autres plantes marines. Le bar européen est quant à lui connu pour être un carnivore vorace et se nourrir d’autres poissons.

En savoir plus sur ces deux espèces : Who is the Sea Bass? et Who is the Sea Bream? (en anglais)

Le bar européen et la dorade royale en aquaculture

La dorade royale est un poisson protandrique : d’abord mâle, elle change de sexe autour de l’âge de deux ans pour devenir femelle. C’est l’une des raisons pour lesquelles la récolte se produit avant que ce changemen n’opère, les femelles investissant plus de ressources dans la production d’œufs que dans la croissance.

European Sea Bass 540X361

Les bars européens et les dorades royales constituent les principales espèces de poissons  dans l’aquaculture méditerranéenne. La Turquie en est le principal producteur, suivie de la Grèce, et la production mondiale a connu une augmentation continue de 75 % pour les bars européens et de 60 % pour les dorades royales entre 2010 et 2018.

Dans les systèmes aquacoles, les deux espèces connaissent une mortalité de 20 % en raison de maladies spécifiques à chacune : le bar européen est plus fréquemment affecté par des maladies bactériennes tandis que la dorade royale souffre principalement de maladies parasitaires. Le bar européen développe également ce qu’on appelle le « syndrome hivernal », une pathologie multifactorielle provoquée par l’impossibilité de migrer vers des eaux plus profondes pour éviter la baisse des températures.

Découvrir nos ressources sur le bar et la dorade.

Truite arc-en-ciel 

La truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) est un salmonidé d’eau douce mais, comme le saumon, elle passe les premières années de sa vie dans une rivière avant de migrer vers la mer, où elle deviendra adulte avant de retourner dans la même rivière pour se reproduire.

Rainbow trout swimming underwater

À l’origine, on la trouvait dans les eaux côtières et les rivières le long de la côte nord-américaine du Pacifique jusqu’au Mexique, et dans certaines zones d’Asie, notamment le long des côtes de la mer de Béring. Comme les autres truites, elle vit dans des eaux propres et froides mais peut facilement s’adapter à des changements environnementaux.

La truite arc-en-ciel est connue pour être un poisson-caméléon capable de changer drastiquement de couleur pour reproduire son environnement, ou lorsqu’elle se sent stressée ou perçoit un danger. C’est un prédateur dont le régime se compose principalement d’insectes et de petits invertébrés aquatiques ; si l’opportunité se présente, la truie peut aussi chasser d’autres poissons ou manger leurs œufs.

Leurs sens du goût et de l’odorat sont 500 fois plus développés que ceux des humains, et les truites arc-en-ciel sauvages ont été observées en train de jouer à ramener une pièce, ce qui illustre à quel point ce sont des êtres sensibles animés de comportements complexes.

En savoir plus sur les truites arc-en-ciel : Qui est la truite ?

La truite arc-en-ciel en aquaculture

Si elles proviennent originellement des côtes de l’océan Pacifique, les truites arc-en-ciel ont été introduites dans l’aquaculture partout dans le monde et représentent aujourd’hui l’espèce de truite la plus élevée. Elles sont généralement élevées dans des étangs mais il arrive que des bassins rectangulaires, des systèmes recirculés ou encore des cages flottantes soient utilisés.

Les principaux pays producteurs de truites sont le Chili, la Norvège, l’Italie, la France et le Danemark, mais elles sont principalement consommées sur le continent asiatique, dont la consommation a augmenté de 62 % depuis 2010.

Panga

(deux espèces : Pangasianodon hypophthalmus and Pangasius bocourti)

Également appelé « requin siamois », le panga est originaire des rivières de Chao Phraya et du Mékong au Cambodge et en Thaïlande, mais a été également introduit dans des rivières de Colombie à des finsd’aquaculture.

Le panga est un poisson migrateur d’eau douce qui préfère les rivières profondes et larges où il peut nager librement ; il migre depuisles zones de croissance vers l’amont des rivières pour se reproduire. C’est un poisson omnivore qui se nourrit d’autres poissons et de crustacés, mais aussi de matière végétale. Le panga évolue aisément dans des eaux sombres grâce à ses barbillons qui l’aident à se déplacer et à chasser.

En savoir plus sur le panga : Qui est le pangasius ?

Pangasius en aquaculture

Le panga est le poisson le plus élevé d’Asie du Sud-Est, notamment au Vietnam qui en est le principal producteur. En 2017, entre 0,86 et 2,57 milliards de pangas ont été élevés, ce qui représente quelque 1,2 million de tonnes de poissons.

Les États-Unis, la Chine et l’Europe sont les principaux importateurs de panga, et bien que la consommation ait diminué en Europe, il y reste l’un des dix poissons à nageoires les plus consommés.

Carpe

La carpe est un groupe de poissons originaires d’Europe et d’Asie, mais elle a été introduite dans de nombreux endroits, notamment en tant que poissons d’ornement ou pour la pêche de loisir. C’est un poisson d’eau douce qui montre une préférence pour les grandes étendues d’eau stagnante ou à faible courant. Omnivore, la carpe se nourrit de plantes et d’invertébrés qu’elle trouve dans le lit des rivières.

La carpe possède une bonne ouïe et, avec un peu d’entraînement, est capable d’apprendre à reconnaître de la musique ; elle montre par ailleurs une individualité, et peut avoir certaines préférences alimentaires et gustatives..

En savoir plus sur la carpe : Qui est la carpe ? (en anglais)

La production mondiale de carpes communes a atteint un peu moins de 4,5 millions de tonnes en 2019, soit quelque 32 % de plus qu’en 2010. Le principal producteur est la Chine, qui compte pour 65 % de la production mondiale.

En Europe, 168 000 tonnes de carpes sont produites chaque année, principalement dans des pays d’Europe de l’Est comme la Pologne, où il est coutume de manger des carpes pour Noël. Cette tradition a malheureusement conduit à la vente de carpes vivantes dans les temps précédant les fêtes, ce qui inflige des souffrances inutiles aux poissons : les carpes vivantes sont souvent transportées vers les magasins dans des bassins surpeuplés avant d’être entassées dans d’énormes bacs d’eau, ce qui affecte l’oxygénation de l’eau et augmente les niveaux d’agressivité. Après l’achat, elles suffoquent dans des sacs en plastique sans eau et sont ensuite abattues au domicile des consommateurs, qui ne possèdent pas les qualifications nécessaires pour cela.

Pieuvre

Le poulpe est un mollusque céphalopode facilement reconnaissable grâce à ses huit tentacules. On le trouve dans des habitats marins variés, des récifs tropicaux aux latitudes polaires. Il s’agit d’une espèce principalement benthique, ce qui signifie qu’elle fouille les fonds marins au crépuscule pour chasser des crabes, des écrevisses ou des mollusques bivalves, en restant proche de son terrier pour y trouver refuge en cas de prédation.

Le poulpe est très connu pour la capacité d’adaptation de sa peau, qui change de couleur (et de texture) de façon à reproduire son environnement mais aussi pour communiquer.

Doté d’une intelligence hors du commun, le poulpe est très curieus et explore en permanence son environnement. Il exprime une gamme de comportements complexes et est par exemple connu pour se recouvrir de coquilles ou de noix de coco pour échapper à ses prédateurs.

L’Asie est la principale région de pêche du poulpe sauvage, et la Corée et l’Espagne en sont les plus grands importateurs. La surpêche dont fait l’objet le poulpe sauvage a entraîné le déclin des populations, l’augmentation de son prix de vente et, par conséquent, l’intérêt d’en faire l’élevage.

Les pieuvres en aquaculture.

Bien qu’il n’existe pas encore de production aquacole de poulpes, l’industrie explore actuellement les moyens de mener à bien ce type de projets. ; l’Espagne a notamment annoncé qu’elle commencerait la commercialisation de sa production courant 2023.

Pourtant, le poulpe est une espèce carnivore aux besoins comportementaux complexes dont l’élevage terrestre n’est pas seulement préjudiciable à son bien-être, mais accroît également la pression exercée sur les stocks de poissons sauvages pour les nourrir. Plus d’informations sur les aberrations de l’élevage de poulpes.

Crevette

Les crevettes sont des variétés de crustacé décapode qui vivent sur la plupart des côtes et des estuaires, ainsi que dans les rivières et les lacs, fouillant les fonds à la recherche d’algues, de bactéries et d’autres microorganismes, y compris des matières organiques en décomposition. Elles sont généralement solitaires, hormis durant la saison de ponte où elles peuvent former de grands bancs.

Originaire de Sonora au Mexique, la crevette à pattes blanches est l’espèce la plus utilisée pour l’élevage, avec une production qui a doublé depuis 2010 pour atteindre 5 446 millions de tonnes en 2019. La crevette à pattes blanches a été introduite en Asie au début du millénaire et l’Asie en est maintenant le principal producteur.

Contact

CIWF continuera à travailler avec les acteurs de l’industrie pour garantir l'amélioration des conditions d'élevage et d'abattage des poissons.

Si vous souhaitez plus d’informations, nous vous invitons à vous mettre en relation avec l’Équipe Agroalimentaire de CIWF.

Contacter notre Equipe Agroalimentaire
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