Sans transformation majeure des systèmes d’élevage de volailles actuels, il ne sera pas possible de mettre un terme à la propagation de l’influenza aviaire ni de réduire le risque d'une pandémie humaine mondiale, selon un rapport publié le 22 août dernier.
Le rapport Bird flu : Only major farm reforms can end it montre que, contrairement aux idées reçues, les oiseaux sauvages sont généralement les victimes de cette maladie (plutôt qu’en être la cause même), cette dernière échappant à tout contrôle en raison de l’essor de l’élevage intensif.
Un plan d’action en trois points
Basé sur les données scientifiques les plus récentes, le rapport invite les gouvernements à mettre en œuvre un plan d'action en trois points :
- La vaccination massive des oiseaux pour ralentir la propagation
- La restructuration des filières avicoles, en réduisant la taille des élevages, les densités d’élevage, en choisissant des souches plus robustes et en évitant la concentration des élevages dans une même zone géographique, dans l’objectif de réduire le risque d’émergence et de propagation rapide de l’IAHP (influenza aviaire hautement pathogène)
- Le changement de modèle de l’élevage porcin, les porcs élevés en systèmes intensifs pouvant servir de « réservoir de mélange » et ainsi faire émerger de nouveaux virus affectant les porcs, les volailles et les humains.
CIWF s’est adressé au gouvernement français ainsi qu’à d'autres gouvernements européens et américains pour leur demander de collaborer avec l'Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) afin de mettre en œuvre ce plan d'action dans les plus brefs délais.
Les chiffres rapportent que des dizaines de milliers d’oiseaux sauvages seraient morts de l’influenza aviaire. Si le virus pouvait habituellement circuler sans causer de dommages sévères aux populations sauvages, la situation a évolué : lorsque le virus se propage à l’intérieur des élevages intensifs de volailles (souvent via des vêtements ou équipements contaminés), il peut rapidement évoluer en souche hautement pathogène et représenter un réel danger. En effet, les fortes densités d’élevage offrent au virus un approvisionnement constant de nouveaux hôtes, lui permettant de se propager rapidement et augmentant les probabilités d’apparition de souches hautement pathogènes.
Un réel risque de pandémie
Les oiseaux ne sont pas les seuls animaux touchés par l’influenza aviaire, la maladie s’étant déjà propagée aux mammifères (loutres, renards, dauphins, otaries, visons, chiens et chats domestiques). Elle a également développé la capacité de se propager d'un vison à l'autre, ce dont elle n'était pas capable auparavant chez les mammifères, la rendant ainsi plus dangereuse. Si le virus développait la même capacité à se propager entre les humains, nous serions soumis à un véritable risque de pandémie.
Améliorer les conditions d’élevage des poulets de chair pour réduire le risque
CIWF encourage les entreprises à respecter les critères du Better Chicken Commitment pour améliorer les conditions d’élevage des poulets de chair. En optant pour des souches à croissance plus lente, des densités réduites, un apport d’enrichissement et de lumière naturelle, et en éliminant progressivement l’élevage intensif au profit de systèmes régénératifs, les entreprises peuvent permettre de réduire le risque d’influenza aviaire dans leurs chaînes d’approvisionnement.