Le 12 mai dernier, notre équipe agroalimentaire a organisé le premier webinaire dédié spécifiquement au marché français sur le thème du Better Chicken Commitment (BCC) et des différents leviers pour la transition d’ici à 2026. Pour celles et ceux ayant manqué cet évènement ou souhaitant le revoir, le lien vers le replay complet est maintenant disponible.
Etat des lieux et solutions techniques
Pour introduire le webinaire, Amélie Legrand, Responsable Recherche du Programme Alimentaire de CIWF a partagé un état des lieux des avancées du BCC depuis le lancement de la démarche en 2017. A date, on compte plus de 320 signataires en Europe, dont plus de 100 entreprises engagées en France. Amélie Legrand est également revenue sur les outils pour la transition portés par CIWF, notamment le rapport ChickenTrack, les Poulets d’Or dont les critères ont évolué en 2022 pour continuer à stimuler la transition en Europe, mais aussi l’Etiquette Bien-Être Animal que CIWF soutient depuis sa création.
Bruno Briand, Directeur Commercial EMEA chez Hubbard a ensuite présenté les solutions proposées par Hubbard du point de vue de la génétique, et notamment la souche Redbro récemment arrivée sur le marché et qui présente des résultats intéressants aussi bien du point de vue bien-être animal qu’économique et environnemental. Bruno Briand a également souligné la nécessité d’actionner dès maintenant l’adoption de nouvelles souches, car une montée en volumes conséquente (jusqu’à 1 millions de poulets/semaine) peut prendre entre 20 à 29 mois.
Pour terminer cette première partie, Ed Hurford, Directeur de Gallus Solutions a présenté une solution d’étourdissement par atmosphère contrôlée développée pour les petits abattoirs. Le système proposé par Gallus Solutions a été développé au Royaume-Uni en partenariat avec la RSPCA et garantit un étourdissement multi-phasé contrôlé précisément, ainsi qu’un suivi des animaux via des caméras et fenêtres d’observations. Cet outil permet de répondre aux contraintes spécifiques des petits outils : empreinte au sol réduite, coûts de fonctionnement liés au CO2 réduits grâce au recyclage du gaz, facilité de maintenance, adaptabilité (dimensions, cadence, différente espèces) et investissement faible.
Freins et leviers : partage d'expériences
Pour la deuxième partie du webinaire, Lucille Bellegarde (Chargée des Affaires Agroalimentaires – CIWF) a ensuite animé une table ronde de 45 minutes avec la participation de Séverine Fontaine (Directrice Qualité – Carrefour), Ivan Jego (Directeur Qualité – Galliance) et Denis Grivet (Directeur Qualité et RSE – Groupe Holder). Nos trois invités ont pu témoigner de leurs expériences ainsi que des freins et leviers propres à leur entreprise et secteur d’activité.
Cette session d'échanges a permis de démontrer encore une fois l’importance du marketing et de la communication autour des produits répondant aux critères du BCC, en particulier grâce à l'Etiquette Bien-Être Animal dont le niveau C est aujourd’hui largement reconnu et crédibilisé par le consommateur. La lutte contre le gaspillage et la recherche de l’équilibre matière (via de nouvelles recettes notamment pour la restauration) ont également fait partie des leviers mis en avant, ainsi que la nécessité pour l’ensemble des acteurs de travailler en concertation avec les fournisseurs.
Des freins communs, principalement économiques, ont bien sûr été soulevés, notamment dans le contexte actuel particulièrement compliqué, mais tous les participants à la table ronde ont souligné la nécessité de « garder le cap » sur la transition vers le BCC.
Enfin, au-delà de bénéfices avérés pour les animaux et leur bien-être, les panélistes n’ont pas manqué de détailler les avantages connexes de la transition vers le BCC parmi lesquels figurent notamment la satisfaction de l’éleveur, l’amélioration des conditions de travail des opérateurs en abattoir, la réassurance des consommateurs, une qualité accrue de la viande, ou encore une réduction induite de l’usage des antibiotiques.
Le webinaire s’est achevé sur quelques mots de conclusion de la part d’Amélie Legrand et le rappel de points clés :
- Entre 2020 et 2021 il y a eu une réelle montée en puissance de l’ECC en France et cette montée en puissance se poursuit en Europe avec un nombre de signataires en augmentation continue.
- Aujourd’hui en 2022, nous sommes à mi-chemin de l’objectif, et il est important que les entreprises signataires aient un calendrier prévisionnel de déploiement acté, notamment sur les critères les plus structurants qui prennent du temps à mettre en place (souche, méthode d’abattage, lumière naturelle)
- Il existe bien sûr des freins à lever, de nature majoritairement économique, mais aussi de multiples leviers pouvant être actionnés – à l’échelle de l’élevage, de la structuration de la chaîne d’approvisionnement, ou encore de la communication clients, qui peuvent être actionnés à échelle individuelle ou pour certains, collective.